Faire de cette chambre sans cachet le havre
nonchalant d’une journée qui s’enfuit dans l’attente. Une lumière tendre
imprègne des murs jaunit par les années. Par tous les passants des nuits
passées. Dehors semble si loin. Mais en sourdine s’accouplent klaxons et
nombreux freins. S’y coupent dans une
cacophonie loin du symphonique. Passé ma porte, s’étend de gros nuages d’où
tombent de grasses gouttes sur Téhéran.
Quant à moi, de tout mon long sur des
coussins, je bouge à peine. Je fais le chat. Je me prélasse, feutré dans ce
minimum de confort me convenant. Dehors peut bien faire ce qu’il veut. Le matin
s’étire lentement sur une lumière qui attendrit l’heure. La pluie par la
fenêtre fait des cercles dans des flaques. Dégoutte sur les trottoirs. Des excès
urbains en rigoles noires. Que la pluie lave cette sale ville de toute la
crasse qu’elle dégueule chaque jour. Qu’elle efface jusqu’au dernier son.
De la pluie pour du silence. Baignant dans une
lumière couleur d’ambre, le jour avance. Dans ma tanière, caché, pacha, je fais
le roi dans mes haillons. La presse en rien, les heures vagues me passe dessus
à mi-chemin entre farniente et fénéanse.
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