C’est au bout d’une semaine de pacha qu’en
Seine et Marne j’ai donné mon premier tour de roue. Un premier tour de roue
dans une France de fous. Un premier tour de roue pour lentement aller toucher
le bout du monde. Le grand départ se fait sans presse car l’automne débute à
peine. Tracer une ligne traversant un pays sur des départementales de fond de
rang. Le terroir en pleine gueule et déjà la France dans les mollets. Prendre
son temps dans un pays pour moi connu. Des détours délicieux dans un pays
gourmand…
Passez les bourgs de Brie par-delà le comté de
Coulommiers, je me retrouve en pleine Champagne. Côtoyer la Côte des Blancs
parsemée de petits villages et de Grands Crus. À Épernay, épicentre de toute
cette mousse, la ville est riche, célèbre, aristocrate. Je descendis en caves y
visiter des labyrinthes taillé dans de la craie. Le sous-sol de la ville est un
gruyère; des kilomètres de tunnels remplis de flacons vermeils. Des millions de
bouteilles… dans l’air l’effervescence… Mais je préfère rouler en haut, entre
les vignes cordées serrées.
Par-delà Reims, je prends la clef des champs
pour la Meuse au courant doux. Il faut comprendre qu’en Europe l’on appelle
fleuve de petites rivières et tous
ruisseaux portent un nom de longue date. Et comme j’aime à traverser ces
bouts de campagnes aux ronds valons. Petits îlots de forêts denses entre des
champs de tournesols. La vache est reine de sur son tapis vert. Sous le soleil,
je sus du lait cru et pète des rillettes. Cueillir des noix à mon passage et
l’odeur des pommes au sol indique la saison. Faire des rencontres inattendues,
dormir n’importe où et le café de chaque matin se fait si bon.
Je quitte la plaine, la Meuse et la Moselle
pour les montagnes… pour les Vosges. Deux cols plus loin les éclaires sont
stroboscopes et le tonnerre un drum and bass dans mes tympans. Prendre La
Bresse de front, un dernier col qui à ces pieds amène l’Alsace. La peau salée,
le coup de chaleur et les vendanges sont terminées depuis longtemps. L’Alsace;
de petites villes et de villages peinturlupés en maisons de poupées. Le long des routes les crus s’affichent et moi je fais la fête sans retenu
dans une Mulhouse d’étudiants.
Il
ne me reste qu’à traverser le Rhin… quitter la France.
Quitter
le pays du fromage pour un Allemagne donc je ne connais rien.
De
l’autre côté de la rivière je vois des montagnes…
J'aime ce résumé français. Mais de tous les passages, voici celui que je préfère: "... dormir n’importe où et le café est si bon chaque matin." Pourquoi? C'est la preuve que tu es heureux et que chaque matin, tu as hâte de te lever!
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