Jour 1 |
Jour 70 |
De jours en semaines, des matins jusqu’aux noirs,
je fixe sans cesse le sol en équilibre sur deux roues. Des heures durant, je m’hypnotise avec des rues. Des milliers de
kilomètres pour combien de tours de roue. Dans la distance, je suis devenu le
devin de bien des chemins. Je lis dans les entrailles de goudron et les nids de
poules en disent long. Le produit intérieur brut de toutes nations gravé à même
les routes. J’analyse des accotements dans les montées pour éviter le pire dans
la descente. Mes préférées sont les routes d’un noir gommant aux lignes
blanches, fraîches et lisses. Quant aux pires, elles sont de braille. Faites
d’un ramassis de gris qui semble miné par l’abandon.
Chaque bout de frontière dépérit comme s’il
n’appartenait à personne. Plus le chemin est étroit, plus les cracks sont
profondes. Je me rappelle du temps où il y avait des bordures pour me tenir
compagnie. Les garde-fous ont disparus. Sont remplacés par des carcasses de
chiens sèchent aux os crevants. Je devine de tout sauf des autoroutes et les
pavés toujours amènent une ville. Roulé sa bosse sur des chemins de fortune.
Tracer des fonds de rangs que l’horizon perd dans le blanc du jour. Et peu
importe le pays, les arbres de leurs racines font des bosses sur les chemins en
lacet de toutes montagnes.
Mes roues ont franchies une autre ligne
invisible laissant derrière l’Europe. Sur ma selle, je suis assoiffé par tant
d’effort mais j’ai faim de rouler d’avantage. L’ecstasy de l’inconnu; un junky
à jamais… L’Asie droit devant comme un buffet
à volonté et des routes jusqu’à plus soif!
!!
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