Les indiens sont partis avec l’été. L’automne
c’est finalement assis sur ses lauriers. Les premiers
matins froids font désormais du givre sur l’herbe. Peinturant les campagnes de
blanc que le soleil fait fondre une fois levé.
De ces matins où le soleil est bienvenu. Des
matins aux doigts qui gèlent. Des matins à perdre toute dextérité. Et lorsque ces matins font de mon haleine du
givre sur mon visage alors je baisse la tête.
Je roule à plein poumon et ne mange que des kilomètres. N’osant
m’arrêter de peur de figer. Arrivé aux villages, la pause-café est longue et
délicieuse. Pommettes aux joues, les yeux bouffis; je sèche mon linge saturé de
sel et de sueur. Les oreilles en feu je
porte la barre au nez en permanence. D’un intérieur chaud, je vois alors dehors
tranquillement prendre des Celsius.
Passer son temps dehors et la météo dicte ma
coiffure. La huppe me donne des airs gamins par jours de grand vent. Les
longues descentes font de sur ma tête une crinière volumineuse. La pluie
m’aplatit et quand le froid m’oblige au bonnet, ma tignasse est d’un gras
luisant. Tous bords, tous côtés…pâte à modelé.
Je crache sans arrêt sous l’effort et j’en
bave dans les montées. Mon nez est devenu
une usine à morve. Sans arrêt je mouche en flèche entre deux coups de
pédale. Je suis le petit poucet morvant des grands chemins givrés d’Europe. Je
roule d’un café à l’autre suivant un fleuve de longue haleine.
Je
peux désormais voir mon souffle en plein jour…
Hé, gentleman de l'asphalte, 20° au thermomètre aujourd'hui ... Le café serbe, il est bon ?
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