L’Autriche
m’aura donné du givre dans les jointures.
L’Autriche
où déboule des rangs de vignes jusqu’au fleuve que l’automne transforme en
toison d’or.
L’Autriche
cyclable bord en bord, sur les quatre faces.
De Vienne, la ville neuve, je ne vis presque
rien. J’avais mes appartements privés à même son pouls et pour la peine j’ai
flâné dans un grand lit.
De Wien, la ville verte, je vis des arbres,
des parcs, de longues îles et des gratte-ciels sans importance.
De Vienna, la vaste ville, je vis des
bateaux-piscines flotter sur le canal et une grande roue surréaliste.
Une
ville refaite à neuf, bouillante, grouillante. Métropole à plusieurs centres. Moderne, aux goûts du jour. Et partout de sur tes murs le
béton grafitisé de belle façon.
Passer
des champs pour des forêts. De par les champs jusqu’aux usines. Après les
champs vient Budapest. C’est une ville ronde en forme de cible que le Danube
déchire en deux. Sur une rive il y a Buda la bourdonnante. Pleine de commerces
où s’entremêlent des tramways, des métros, de grands boulevards et petits bars.
De son revers il y a Pest remplie de vieilles fondations construites à même
l’histoire. Détruites par les conquêtes; des murs de pierres contre l’invasion.
Au détour des rues posent muettes maintes
statues de bronze. Elles nous regardent passer les jours durant sans un mot dit.
Des hommes, des femmes et des enfants figés à même le sol où sur des bancs.
Construite sur des sources d’eau bouillante,
Budapest par endroits suinte du souffre de ces parois. Merci aux Turcs qui,
lorsqu’ils occupèrent la ville, en firent des bains grandioses. De grands bains
extérieurs et d’autres discrets que sous des dômes dégoutent des algues aux
formes folles. Des bains de toutes chaleurs et de gros jet d’eau pour les
massages. De la vapeur d’eau ouvre mes pores de peau. Sur un banc de marbre je
m’allonge… m’endors. Des jours je flâne pour une vie de démesure dans une ville
sulfurique.
Reconnaitre ces quartiers par des statues au
passage. Courser contre des autobus sur mes deux roues et toujours je coupe les
taxis. Puis sans appréhension, la fête
s’est mise de sur mon chemin. Boire du rosé jusqu’à plus soif. Boire du rosé,
voir venir l’aube avec des gens d’ailleurs, du Caire, d’Istanbul. De
l’incroyable imprévisibilité du voyage j’en suis l’amant et les statues ne
parlent pas.
Que diraient-elles avoir l’usage des mots.
Parleraient-elles des temps anciens avec noblesse. Que diraient-elles du temps
maintenant. Que diraient-elles du futur du quand nous étions petits. Qu’on les
oublie peu à peu dans le trafic et la fumée. On leurs marchent sur les pieds le
regard posé ailleurs… le regard pressé.
Si
seulement elles pouvaient parler…
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