2011/09/29




 Dans les hasards d’un bord de rive, aux abords d’une Moselle tranquille, je fis la rencontre d’un homme d’exception. René, un homme en voie d’extinction. Un homme d’une autre époque, un homme du temps jadis. Un de cette trame à la couenne dure. Soixante-dix ballets passés, son vieux Peugeot pour seule machine et dix vitesses sont bien assez.

 Tu cultives un jardin immense et la Moselle tu rames les jours cléments depuis chez toi.
Ancien boucher, cultivateur aussi, je me délecte de ta cuisine simple et délicieuse.
Cuisine de fortune aux instruments de bois. Ton pain est bon, des miches énormes et le vin généreux dans des verres épais. Les araignées ont envahis ta bibliothèque et tu n’as que faire d’un réfrigérateur.

 René, le terroir au bout des doigts et ta  maison un grand musée branché à même le passé. Homme versatile, tu sculptes le bois de mirabelle pour tout passe-temps.
Des murs remplis de vieux objets et le repas s’étire en bonne compagnie. Tu me demande si je suis bi-langue au Canada… me raconte des histoires de perroquets clandestins… Mais c’est le respect, toute la fierté que tu portes à ta région, qui me touche tant.

 L’on se quitte la panse pleine, un peu fonfon et tu soulèves mon vélo pour t’assurer de tout son poids. Merci René pour ce voyage dans le temps. De ta parole, de dans tes gestes, tu m’as fait voir la simplicité rebelle de faire autrement.

Jardinier du temps qui passe, tu nages contre un courant fort.
Tu fais de chaque saison un manteau à ta mesure.
Et les saisons te vont si bien…

2011/09/28


Une fin de journée où tout me semble calme.
Le vent s’en fût ailleurs, le froid n’est pas de glace mais l’automne est bien en place.
Le vert par endroit fait des jaunes avec les feuilles qui bientôt feront tapis avec le sol.

Sur mon campement en bordure de Buzancy, j’entends en sourdine les cloches de la vieille église sonner l’heure. En écho, les enfants jouent au ballon et les tracteurs retournent la terre graisseuse de l’Ardenne. Les récoltes vont bon train; des montagnes de légumes-racineux bordent les routes.

Mon corps n’est pas sans maux. Mes muscles exténués par l’effort me font défaut.
Assis au pied de mon arbre, je ne veux plus bouger.  J’ai faim, c’est tout…
La journée s’apaise, tombe le soleil et tout est calme.
Il ne reste qu’à manger pour mieux tomber dans ce sommeil de plomb que j’aime tant.
Jusqu’à demain… encore une fois…

2011/09/11



Le future de quand j’étais petit ce trouve belle et bien ici.
Dans la magie du World Wide Web le courant passe sur les distances.
Peu importe le fuseau horaire, la prise au mur, le continent.
Des satellites nous connectent, font des frontières un invisible.

Des nouvelles de moi sur mes deux roues.
Entre Paris et New Dehli sur trois saisons et des poussières.
Pour le plaisir, pour vous faire voir, pour partager surtout du beau.
Vous faire voir des tranches de mon chemin et les fautes d’orthographes s’accumuleront le long des routes.
Des tours de roues, de page en page; vous pourrez lire, tremper vos yeux.
Les clairs obscurs d’un kilomètre bien précis, l’ombre d’un visage, la dérobé d’un paysage.

Et moi qui roule ma bosse sans arrêt sur cette balle bleue. Une page .com et vous y êtes.
Et moi qui porte ma maison de sur mon dos. Une page.com je vous invite.
Je me ferai escargot le temps de ce voyage.
Pour faire de ma vie des images… des mots…