2011/10/08



Parfois, sans ne savoir pourquoi, l’on se fait une idée bien précise d’un endroit qui nous est méconnu. Sans raisons apparentes, des images se forment dans notre tête en évoquent ces noms qui sonnent le lointain.

 Depuis l’enfance, j’imaginais la Forêt Noir comme un endroit glauque et humide. Une forêt marécageuse sur une terre plate. Où partout de vieux arbres rabougris aux branches torturées semblent vous avalez.  Une forêt aux routes minuscules, une forêt d’aucune lumière. Une forêt à si perdre. Voilà ce qu’était la Forêt Noir pour moi.

 Et bien j’avais tout faux. Il fait soleil, il fait même chaud. Les montagnes escarpées de chaque côté des routes sont dénudées en grande partie de tous ces arbres. Les cloches aux cous des vaches sonnent l’heure en permanence et ça beugle de bonheur. Des maisons robustes sur trois étages sont dispersées ci et là dans un décor enchanteur. C’est aussi le pays du nain de jardin. À croire qu’ils en ont fait leur terre d’accueil sur ces pelouses presque trop verte. Les maisons se gonflent le torse à qui met le plus de fleurs en devancade. Ça joue au coq sur des lilas. On beurre épais les bords de routes avec des roses et des fushias. J’ai l’impression de rouler dans un décor de cinéma. Dans les comtés, dans chaque village comme une odeur de lune de miel.

 Ce paysage montagnard de ces montées m’a donné faim. Me vient en tête des envies de sucre. Je salive pour du gâteau. Vous savez ce fameux gâteau dit Forêt Noire. Mais ça aussi, j’en ai bien peur, ne soit que le fruit de mon imagination…