Tu m’as donné ton horizon et j’ai roulé sur
tout ton corps. Suivi tes veines, parcourant les contours de ta peau. Gouter
les jours sur tes parfums que l’heure changeait d’un coup de vent. Dans des
creux de rides, je me guidais des lignes de tes mains d’où coulaient de longs
cours d’eau. De cols drus et de déserts mirages, j’ai parcouru tes failles
suivant des continents entiers. Voyagé ton dos, tes montagnes vertébrales, et
les fuseaux horaires défilaient comme les saisons d’ailleurs. J’ai dormi à même
ta peau, vagabondant ton corps voulant voir toujours plus loin. Posé mon regard
au-delà de ton visage. Tu m’as donné envie d’aller voir d’avantage.
Le temps est au défaitisme, à l’urgence de te
venir en aide. Tous te plaignent, comptent à rebours ta mort prochaine. Mais
suis-je fou de dire que tu es magnifique. Je t’ai vu immense, vaste et forte.
Je t’ai préféré lorsque tu étais seule. Mise à nue, tu es la muse de tous
vivants. Un corps qui prend du pire à mesure que l’humain entre dans ta vie…
J’ai
roulé à même le pouls de ton envergure.
Je
te dis merci…Merci pour tout…Merci pour toi…