2012/02/15

Kurdistan et fin!



 De ce pays j’ai vu beaucoup et sur sa fin ce préoccupent de grands changements. Sur des détails s’opère un paysage changeant. Dans une langue bien à eux, les Kurdes portent à même le cœur un rêve sauvage qui les habite depuis longtemps. Le rêve d’un pays. Un songe en forme de terre… le Kurdistan. Cet idéal de part égal entre l’Irak et puis l’Iran. Que la Turquie ferait majoritaire et la Syrie petite pointe. Mais ce pays n’existe pas et chaque pont entre deux rives est à l’office du contrôle. L’armée Turque, blindée à vif, fait les cent pas sur un territoire où ils ne sont ni natifs, ni bienvenus. Ils contrôlent l’identité sur des bouts de papier. Beaucoup de vieilles dames pour peu de rebelles. Ils sont blindés dans des machines. Caché derrière des révolvers contre la révolution. Pour tout peuple ces extrêmes… ces extrémistes. Le Kurde est fier, certes, mais des sourires si francs ne mentent pas. Des bras ouverts trompent rarement.

 Au fin fond de ce pays, les vaches ont envahi les rues. Les troupeaux de chèvres qui les traversent sont sans soucis. Les autobus ne partent que lorsqu’elles sont pleines du plancher au plafond. Le temps s’étire en différé et toujours il y a de la place pour un passager de plus. Des hordes d’enfants sur de longues distances me prennent en chasse dans des rues aux odeurs charbonneuses. Ils sont armés du bout des lèvres d’un seul mot répété deux fois. Money, money, du bout des lèvres, les doigts gelés et la peau sale. Des boules de neiges, des roches ou des kiwis me sont lancés lorsque les sourires se font méchants mais pas souvent! Même le thé, symbole de cette nation, se boit différemment au Kurdistan. C’est un cube de sucre à même la langue qui bu à petites gorgées brulantes se dissout dans l’amertume.

 Il m’a fallu longer une frontière barricadée et cent mille barbelés. Une ligne déserte coupant la Syrie au reste du monde. Fermé pour ne pas nous montrer ce qui s’y passe à l’intérieur. Longer cette clôture triste la plaine plisse et toute petite sur la montagne Mardin y est posée. C’est une vieille citée construite en bloc. Pour une maison si colle une autre. Un labyrinthe de rues que seul le marcheur peut emprunter. De ruelles boueuses en escaliers glacées amènent des bazars d’ombres. Nombreux minarets percent le ciel et les ânes chargés de charbon fond du porte à porte jusqu’à tard dans la nuit. La neige s’est faite manne et au matin, la ville entière de sur ces toits est devenue terrain de jeu pour mille enfants…

 Je quitte la Turquie avec en bouche un gout grandiose. Des endroits vus et respirés. Perdre le souffle  de voir beaucoup. Cette fierté dans chaque regard. La fierté de vivre ici reflète l’amour qu’ils te portent. J’ai roulé sur tout ton corps et ton odeur reste imprégnée dans mes bagages. Je te reverrai un temps plus tard… Te reverrai dans une saison autre… merci