2012/01/07



 Prendre des vacances dans ce voyage. À mi-chemin faire une halte. Flâner ce mois sur mes deux pieds et ma bécane dans un garage attend la neige. Dormir de longs matins tranquilles. Un grand dortoir en guise de tente. Le menu des jours prochains sera léger. Des soirs à boire et à manger. Des soirs à s’étourdir la tête, à s’engourdir les sens, à se remplir la panse. Fondu Chinoise, mousse au chocolat, billard et bière. Je lis pieds nus, je me prélasse. Tombe la pluie de sur mon toit et je souris d’en avoir un. Un brin coupable dans la nonchalance. Ces mois remplis d’action sont devenus ma dépendance. Se réhabiliter à la marche un sac au dos. Marcher pour le simple plaisir d’une vue. Marcher sans la moindre destination. Prendre des bus, des taxis, des avions, des métros. Rouler en mobylette pour s’endormir dans un hammam. Jouer, ne faire que cela, en compagnie de vieilles branches. Venus de loin, des amis de longues dates sont avec moi et Noel aura été blanc cette année.

 Finir cette mi-temps à Istanbul, la gigantesque. Siéger la ville des jours durant. Une carotte au bout du nez; un visa, précieux papier. Ce visa, du moins son ombre, fait des longueurs sur les eaux vague du World Wide Web. Dans l’attente, lassé en rien, lentille en main, je marche la ville. Cherche des moments à fixer en images. Puis un matin, cette étampe pour l’Iran je l’ai enfin. Mes cuisses me démangent. Il ne me reste qu’à retourner en Cappadoce.

 Cette Cappadoce que je ne comprends toujours pas. Un paysage de fées, percé de trous jadis maisons d’hommes, maisons d’oiseaux. Un monde en rose et jaune que des montgolfières survolent matins et soirs. Planent ces ballons que de grandes flammes gonflent au-dessus d’une terre de tours taillées par le vent… trouées par l’homme. Demain, je quitte ces églises cachées au bout de longs tunnels et ces pigeonniers gratte-ciels.

 Je reprends la clef des champs, j’en ai envie. Mes cuisses ne veulent plus de l’inertie. Je reprends du service. Le retour en selle me donne des papillons au ventre.