2011/11/01

Effet miroir



 Aujourd’hui je veux une voile sur mon vélo. Un vent de plaine me fouette le dos. Tête baissée, possédé par la vitesse, dans l’inadvertance je traverse un pont. Sur l’autre rive, je me retrouver en Slovaquie un brin confus. Bratislava, la capitale, j’en suis perdu sur l’autre rive. Je déambule un bain de foule; zigzag des piétons. Au travers des visages, je distingue une femme du voyage. Une bourlingueuse de grands chemins qui comme moi roule sa bosse sur une monture d’acier.

 Effet miroir et éphémère, deux solistes se rencontrent au hasard d’une rue.
Un homme visant l’Est dans les débuts d’une traversée de long parcours. Une femme finissant la sienne. Une année durant ayant mis le cap sur l’Ouest. Elle a vu la Chine et sur ces sacoches s’accrochent encore des poussières du Moyen-Orient.

 Comme il est bon de sympathiser dans sa langue naturelle. Échanger des points de chute, comparer nos machines, se comprendre sans s’expliquer. Pointer des bouts de chemins sur des cartes… des bouts de rêves sur le papier. C’est une rencontre aux deux extrêmes d’une traversée de tous les semblables. Le temps est doux et passe bien vite. Ce bref moment tire sur le surréel et me marque. Trop tôt sans d’autre choix, l’on se donne du dos. Nous devons quitter la ville. Trouver un campement chacun pour soi avant que le jour ne tombe.

 Et ce même soir, je t’imagine à contre-courant. Moi dans ma tente, toi dans la tienne. La même fatigue dans nos deux corps. Le désir semblable d’aller voir ailleurs. Bordé tout deux par le Danube, nous nous endormons sous un ciel clair. Et dans l’air nocturne Morphée nous chante la même chanson.

Je me rappellerai longtemps de ton prénom femme miroir.
Car c’est le mien deux lettre en plus…