2012/02/19



 Faire de cette chambre sans cachet le havre nonchalant d’une journée qui s’enfuit dans l’attente. Une lumière tendre imprègne des murs jaunit par les années. Par tous les passants des nuits passées. Dehors semble si loin. Mais en sourdine s’accouplent klaxons et nombreux freins.  S’y coupent dans une cacophonie loin du symphonique. Passé ma porte, s’étend de gros nuages d’où tombent de grasses gouttes sur Téhéran.

 Quant à moi, de tout mon long sur des coussins, je bouge à peine. Je fais le chat. Je me prélasse, feutré dans ce minimum de confort me convenant. Dehors peut bien faire ce qu’il veut. Le matin s’étire lentement sur une lumière qui attendrit l’heure. La pluie par la fenêtre fait des cercles dans des flaques. Dégoutte sur les trottoirs. Des excès urbains en rigoles noires. Que la pluie lave cette sale ville de toute la crasse qu’elle dégueule chaque jour. Qu’elle efface jusqu’au dernier son.

 De la pluie pour du silence. Baignant dans une lumière couleur d’ambre, le jour avance. Dans ma tanière, caché, pacha, je fais le roi dans mes haillons. La presse en rien, les heures vagues me passe dessus à mi-chemin entre farniente et fénéanse.

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